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Libération
Enquête

Les bases militaires de Kadhafi, mines d’armes à ciel ouvert

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Fin de partie pour Kadhafidossier
L’arsenal - et surtout les missiles - gisant dans des hangars éventrés pourrait tomber entre les mains d’Al-Qaeda.
publié le 28 septembre 2011 à 0h00

Quatre enfants jouent au milieu des missiles. Ils vident le gaz d’un briquet pour allumer un feu dans les broussailles avant de s’engouffrer dans des bunkers. Ils connaissent tous les recoins de la base militaire de Furnaj, un quartier de Tripoli. Depuis la prise fin août de la capitale par les forces du Conseil national de transition (CNT), ils ont fait de ce site à l’abandon leur terrain de jeu. Autour d’eux, les missiles russes, d’une petite dizaine de mètres de long, s’entassent. Il y en a un peu partout, devant des bunkers semi-enterrés et des hangars éventrés.

Mi-août, l'Otan a bombardé le site. «Le bruit était incroyable, on a cru qu'ils avaient utilisé une bombe nucléaire. Les explosions ont duré plus de quatre heures», explique l'un des enfants. Le bombardement a détruit la majorité des entrepôts et des véhicules de la base qui s'étale sur au moins deux hectares. Mais il reste plus de 90 missiles sol-air, pour la plupart intacts, enfermés dans leur fût de protection. «Il n'y a pas de raison pour que ces missiles ne soient plus opérationnels, personne n'y a touché depuis la prise de Tripoli», explique Ibrahim Yunis, l'un des responsables de la katiba (brigade) du quartier. Le site est à peine protégé. Les thuwar (combattants) ont levé les barrages qui bloquaient les accès. Plusieurs murs d'enceinte, détruits lors du raid de l'Otan, n'ont pas été reconstruits. Il suffit d'enjamber les gravats pour accéder à la base. «Le site est