Le monastère tibétain rebelle de Kirti, dans la préfecture d’Aba, dans l’ouest de la province du Sichuan, a été de nouveau cette semaine le théâtre de deux immolations par le feu. Pour la quatrième fois en six mois, des bonzes se transforment volontairement en torches humaines.
Que s’est-il passé ?
Deux moines de 18 et 19 ans ont brandi, lundi, des drapeaux du Tibet indépendant en criant des slogans appelant au retour du dalaï-lama, le chef spirituel du Pays des neiges. Selon des témoins, ils ont ensuite arrosé leur corps d'essence avant de l'enflammer. Au moins l'un d'eux aurait survécu à ses brûlures. Un éditorial du journal officiel chinois Global Times accusait mercredi le dalaï-lama d'être l'instigateur de ces «actes repoussants».
Y a-t-il eu des précédents ?
Un premier moine de Kirti a choisi, le 16 mars, de se transformer en torche humaine devant la mairie d'Aba. Les policiers en faction auraient éteint les flammes, avant de frapper le blessé. Les autorités chinoises ont peu après condamné, pour «homicide», à des peines allant de dix à treize ans de prison, trois moines qui se sont portés au secours du malheureux. Le 15 août, non loin d'Aba, un autre moine, âgé de 29 ans, s'est suicidé par le feu, là encore en criant «longue vie au dalaï-lama !»
Le bouddhisme tibétain autorise-il le suicide de protestation ?
«Le suicide sous toutes ses formes est proscrit par le bouddhisme tibétain,