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Droit de réponse

Droit de réponse : Le travail de notre mission a été une première

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publié le 30 septembre 2011 à 0h00

L'éditorial de Libération signé par M. Bourmeau (12 septembre) et intitulé «Insulte» fait preuve de mépris à l'égard du travail minutieux et approfondi réalisé par la mission parlementaire que j'ai eu l'honneur de présider en 1998. Car c'est bien à ce titre que je m'exprime sur le génocide dont furent victimes les Tutsi rwandais et non comme «ex-ministre de la Défense» (1985-1986), qui n'a rien eu à voir ni à connaître de la tragédie qui s'est déroulée en 1994.

J'aurais «empêché une véritable enquête parlementaire», alors qu'il m'a fallu me battre pour obtenir la constitution de cette mission, qui a enquêté pendant neuf mois ? Les 40 députés qui faisaient partie de la mission ont auditionné pendant 110 heures, 88 personnes, des responsables politiques, des militaires, des diplomates, des universitaires, des civils français et rwandais. Ces auditions ont été exceptionnelles, tant par leur nombre que par leur caractère détaillé. La plupart d'entre elles ont été publiques, ouvertes à la presse. Certaines ont été télévisées en direct. Les rapporteurs se sont rendus à Bruxelles, à Washington, aux Nations unies à New York, ainsi qu'au Rwanda, en Ouganda, au Burundi et en Tanzanie. Les témoignages des 74 personnes qu'ils ont rencontrées ont été intégralement pris en considération par la mission parlementaire. Nous avons analysé 15 000 pages de textes, de télégrammes diplomatiques et de documents militaires ; pour 7 000 pages, la classification «secret défe