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Libération
Reportage

La rebelle chinoise 2.0

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Issue d’une famille proche de Mao, et impératrice des médias chinois, Hung Huang conjugue goût du luxe et critique sociale. Visite chez cette polyglotte influente, drôle et fine observatrice des mœurs?de son pays.
Hung Huang, dans la cour carrée de la maison traditionnelle chinoise où elle a grandi, au cœur de Pékin. (Gilles Sabrié)
publié le 1er octobre 2011 à 15h15
(mis à jour le 9 novembre 2011 à 16h13)

Les journaux américains l’appellent l’Oprah Winfrey chinoise, du nom de leur célèbrissime productrice-animatrice, ce qui donne la mesure de son pouvoir médiatique.

Mais à Paris, où personne ne la connaît encore, Hung Huang est capable, lors d'un dîner, de méduser une table entière rien qu'en décryptant le concept de « Red Army Aristocracy ». Red quoi ? Si, si, ces fils et filles de dignitaires chinois qui profitent de leurs entrées pour récolter des marchés juteux et des pots-de-vin gigantesques (voire de riches maris). Ce sont eux qui tiennent le pays. Hung Huang les connaît : sa mère était la professeur d'anglais de Mao Zedong, son beau-père ministre des Affaires étrangères.

Bouille ronde comme la lune, nez retroussé qui lui donne l'air effronté, elle enchaîne sur le consumérisme effréné de son pays («La Chinoise aura son sac de luxe par tous les moyens») et sur son corollaire, le grand retour des maîtresses (dernier accessoire chic pour homme riche). Elle pourfend les machos, les profiteurs, les corrompus. Et, bonne «gossip girl», elle livre au passage que la petite-fille de Mao est justement la compagne d'un milliardaire. «C'est là-dessus qu'il faut faire un article» éclate-t-elle de rire. «Sur la petite-fille de celui qui disait que les femmes soutenaient la moitié du ciel, tout ce bla bla.»

A 50 ans, Hung Huang est la chef de file courtisée d'une nouvelle classe qui compte, ces entrepreneurs chinois dont la réussite a libéré la