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TRIBUNE

La transition démocratique se poursuit discrètement en Tunisie

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par Jean-Yves Moisseron, Chercheur à l’IRD (Institut de recherche pour le développement) et Mourad Sellami, Journaliste tunisien
publié le 4 octobre 2011 à 0h00

Alors que l’attention de la communauté internationale se tourne vers la Libye, la transition démocratique en Tunisie poursuit discrètement son chemin dans la préparation d’une étape essentielle à toute démocratie naissante : l’élection d’une assemblée constituante, le 23 octobre, dont la tâche essentielle consistera à formaliser les règles et les procédures constitutionnelles du nouvel Etat tunisien. Comme dans toute situation historique de ce type, le processus s’effectue dans une profusion de partis naissants et dans l’émergence de nouvelles personnalités. Malgré toutes les incertitudes, la Tunisie opère ce tournant dans un relatif consensus qui devrait aboutir à l’établissement de compromis politiques permettant l’émergence d’un gouvernement cherchant l’union la plus large après ces élections historiques.

L’expérience des pays ex-socialistes, après la chute du Mur de Berlin avait déjà montré le phénomène : toute transition démocratique s’accompagne de l’émergence d’une profusion de nouveaux partis politiques. On a compté jusqu’à 200 partis en Pologne en 1989. La Tunisie en compte aujourd’hui 112 (1). Si on enlève beaucoup de créations opportunistes, émanant de personnalités qui cherchent à acquérir rapidement un capital symbolique sur la scène médiatique, il reste que cette créativité institutionnelle est un bon signe. Des forces politiques longtemps étouffées sous la dictature trouvent soudain un espace libre d’expression et dessinent le spectre de ce qui constituera à te