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Libération
Récit

Pressée par la rue, l’opposition syrienne se rassemble en un Conseil national

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Proclamée en Turquie, dimanche, l’instance se pose désormais en alternative au régime.
publié le 4 octobre 2011 à 0h00

Des milliers de «Mabrouk !» («Félicitations !») continuent d'être échangés par SMS, messages Facebook ou appels entre Syriens à travers le monde depuis l'annonce, dimanche 2 octobre, de la formation d'un Conseil national syrien à Istanbul. Tandis que certains rajoutent après ce mot une formule locale réservée habituellement aux mariages, un internaute, ironique, commente : «Maintenant, il ne reste plus qu'à renverser le régime…»

L'euphorie et l'émotion démesurées avec lesquelles les contestataires syriens ont accueilli ce Conseil avait en effet un avant-goût de victoire, faisant oublier la brutale réalité sur le terrain. Il est vrai que «ce premier pas vers la démocratie», comme l'a qualifié dans son communiqué Souria Huriya l'association (Syrie Liberté) de soutien à la révolution syrienne en France, était attendu. Le rassemblement des différents mouvements et tendances de l'opposition était devenu une revendication urgente du mouvement de protestation, en quête d'un nouveau souffle et qui s'affaiblissait sous les coups de boutoir de la répression du régime. «Veulent-ils une demande écrite avec du sang frais de martyrs ?» s'impatientait, sur sa page Facebook, un jeune manifestant à l'adresse de ceux qui tergiversaient encore à la veille des réunions d'Istanbul.

Légitime. La pression exercée par les comités de coordination locaux de la révolution sur les formations et les personnalités de l'opposition a donc été décisive pour