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Libération

Un petit procès de Moscou à Budapest

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Hongrie . L’ex-Premier ministre victime d’une cabale.
publié le 4 octobre 2011 à 0h00

C'est le retour d'une époque que l'on croyait révolue : celle des procès politiques. Viktor Orbán, l'homme fort du pays, peut se frotter les mains. Son ennemi politique numéro 1 et principal rival, l'ancien Premier ministre socialiste Ferenc Gyurcsány, a été inculpé hier pour «abus de pouvoir» par le procureur de la République. L'ex-chef du gouvernement avait vu son immunité parlementaire levée fin septembre par l'Assemblée nationale, où la droite populiste détient les deux tiers des sièges.

Ferenc Gyurcsány est accusé de ne pas avoir lancé d’appel d’offres en bonne et due forme pour un projet de casino à Sukoro, à 50 kilomètres de Budapest. Les origines de l’opération, impliquant des investisseurs étrangers, remontent à 2008. Le petit parti écolo LMP avait été le premier à porter plainte, en  2009, estimant que la loi sur la transparence des appels d’offres et l’obligation d’une étude d’impact sur l’environnement n’avait pas été appliquée. En 2010, les socialistes perdaient le pouvoir. Le casino n’a donc jamais vu le jour.

Cela n'a pas empêché le procureur, fidèle apparatchik du parti d'Orbán, d'estimer que l'«affaire criminelle du casino de Sukoro»aurait pu faire perdre à l'Etat hongrois 1,3 milliard de forints (5 millions d'euros). Non content de n'apporter aucun élément, le parquet a cherché à fabriquer des preuves, essayant d'extorquer de faux aveux à des témoins. Ainsi, Zsolt Csàszy, l'un des directeurs de l'Office des biens publics, qui a supervisé les