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Libération

La terreur de retour à Mogadiscio

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Un attentat perpétré par les insurgés somaliens a tué 70 personnes hier. En majorité des étudiants.
publié le 5 octobre 2011 à 0h00

«Il y a des corps déchiquetés, des jambes ici, des bras là, on ne peut même pas discerner les visages qui sont carbonisés», raconte Youssouf, joint par téléphone. Cet habitant du quartier Wadajir n'en revient pas d'être encore en vie : il était passé sur les lieux, en voiture, seulement une demi-heure avant l'explosion. «Depuis une semaine, une rumeur persistante était dans l'air, sur quelque chose de grande ampleur qui allait se passer, j'avais dit à mon fils d'éviter les foules, mais je n'aurais jamais pensé voir un tel carnage», ajoute-t-il. L'attentat-suicide, qui a fait plus de 70 morts, selon un bilan provisoire, est le plus meurtrier jamais commis à Mogadiscio. Il a été immédiatement revendiqué par les insurgés islamistes shebab qui, après leur retrait début août de la capitale somalienne, signent là une action qui repousse les limites de l'horreur dans un pays déjà ravagé par la famine depuis plus de trois mois. Les victimes sont en effet principalement des civils.

Examens. En fin de matinée, un camion s'est arrêté devant un immeuble abritant plusieurs ministères, dont ceux de la Santé et de l'Education, à environ 200 mètres du carrefour Kilomètre-4, habituellement très fréquenté. Des dizaines d'étudiants, certains accompagnés de leurs parents, s'étaient regroupés devant le bâtiment, situé juste en face du siège du département d'enquêtes criminelles de la police somalienne, et non loin de l'hôtel Sahafi One. Ils attendaient