Femmes enlevées arbitrairement, scènes de torture diffusées sur YouTube, snipers sur les toits de Homs et Deraa, les Syriens apparaissent depuis le début du Printemps arabe comme le peuple oublié par la communauté internationale. Avec l'exclusion très rapide des médias étrangers, peu d'informations circulent et le régime de Bachar al-Assad réprime de manière sanglante à huis clos.
Surtout, si l'Union Européenne notamment a multiplié les annonces d'embargo, aucune condamnation officielle n'est venue de la part de l'ONU. Mardi, une nouvelle tentative du Conseil de sécurité a été avortée par la Russie et la Chine qui ont mis leurs veto. Les deux grandes puissances semblent intransigeantes de ce côté-là. «Des pays ont présenté un projet de résolution pour faire pression de façon aveugle et même menacer de sanctions la Syrie. Cela n'aiderait pas à améliorer la situation», a déclaré ainsi Ma Zhaoxu, le porte-parole de la diplomatie chinoise.
Le directeur de recherche à Sciences-Po Jean-Luc Domenach, spécialiste de la Chine, estime que ses dirigeants sont dans une «optique de valorisation du veto. Ils veulent montrer que la Chine n'est pas dans l'acceptation automatique, même s'ils n'y seraient peut-être pas allés sans être certains