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Libération
TRIBUNE

L’éducation proche-orientale de Barack Obama

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par Charles Enderlin, Journaliste installé à Jérusalem
publié le 6 octobre 2011 à 0h00

Ô combien elle fut douce, pour Benyamin Nétanyahou, cette année juive qui vient de se terminer ! Car 5 771, selon le calendrier hébraïque, a vu sa victoire sur Barack Obama et son administration démocrate. Pour comprendre il faut revenir à la grande crainte de 2009. L'Amérique venait d'élire un nouveau président alors que ses alliés néoconservateurs et républicains avaient quitté l'antichambre du pouvoir à Washington. Au mois de mai, la première visite du Premier ministre israélien à la Maison Blanche n'annonçait rien de bon. Barack Obama demandait l'arrêt de la construction dans les colonies, ni plus ni moins ! Une exigence répétée deux semaines plus tard dans un grand discours prononcé à l'université du Caire. «Les Etats-Unis, avait dit le président américain, ne reconnaissent pas la légitimité de la construction des colonies.» Bigre. Benyamin Nétanyahou a dû faire un pas en avant. Il a prononcé les mots magiques dans un discours, à l'université Bar-Ilan, près de Tel-Aviv, une institution religieuse : «Si nous avons une garantie de démilitarisation, et si les Palestiniens reconnaissent Israël comme l'Etat juif, nous sommes prêts à accepter un réel accord de paix, un Etat palestinien démilitarisé aux côtés de l'Etat juif.»

A Ramallah, Mahmoud Abbas et ses conseillers ont sauté en l'air. Démilitarisation ? Pourquoi pas ! L'Autorité autonome n'a de toute manière pas l'intention de déployer des chars ou des avions de combat en Cisjordanie ou à Gaza.