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Analyse

Un voisinage toujours aussi glacial entre Tbilissi et Moscou

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En visite aujourd’hui dans le Caucase, Nicolas Sarkozy avait, lors de la guerre de 2008, tenté en vain une médiation entre les deux capitales.
publié le 6 octobre 2011 à 0h00

Bloquée, c’est l’adjectif qui convient le mieux à la crise opposant la Géorgie à ses deux provinces séparatistes, l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud. La médiation française, menée par Nicolas Sarkozy, alors président de l’Union européenne, lors de la guerre d’août 2008 entre Tbilissi et Moscou, a pourtant longtemps été présentée comme un succès. Trois ans plus tard, alors que le président français revient aujourd’hui dans le Caucase en visite officielle, force est de constater que son action a encore plus profondément gelé un conflit vieux de vingt ans. Un conflit auquel personne n’a de solution.

Artère. En août 2008, alors que l'armée russe, entrée par l'Ossétie du Sud, s'était déjà emparée de Gori, coupant en deux la principale artère de circulation est-ouest du pays, et menaçant directement la capitale, Tbilissi, Sarkozy s'était précipité dans les deux pays pour arracher un cessez-le-feu. L'accord, qui comprenait une clause sur le retrait russe, n'a jamais été respecté jusqu'au bout. Moscou, qui a reconnu fin août 2008 l'indépendance en tant qu'Etats des deux républiques séparatistes, a en effet estimé que la présence de ses troupes dans ces «nouveaux pays» ne relevait plus de ses relations avec la Géorgie, mais de la coopération bilatérale avec ces Etats. Trois ans après la guerre, le président russe, Dmitri Medvedev, ne s'est pas privé de souligner que leur existence est une réalité. Et qu'aucune normalisation entre Tbilissi et Moscou n'interviendra tant que