Ellen Johnson Sirleaf, 72 ans, qui a reçu vendredi conjointement avec sa compatriote libérienne Leymah Gbowee et la Yémenite Tawakkol Karman le prix Nobel de la Paix, est entrée dans l'Histoire en devenant en 2006 la première présidente élue d'Afrique, à la tête d'un pays sorti de 14 ans de guerres civiles.
Dès son investiture, elle a entrepris une opération de charme auprès des institutions financières internationales qui la connaissent bien: économiste formée à Harvard, cette mère de quatre enfants et grand-mère de huit petits-enfants a travaillé pour l'ONU et la Banque mondiale.
Ministre des Finances des présidents William Tubman et William Tolbert dans les années 1960 et 1980, son objectif est d'effacer la dette et d'attirer les investisseurs pour la reconstruction, ce qu'elle a en partie obtenu.
La lutte contre la corruption et pour de profondes réformes institutionnelles dans la plus vieille République d'Afrique subsaharienne, fondée en 1822 par des esclaves noirs affranchis venus des Etats-Unis, a toujours été au coeur de son action politique.
Ce combat, d'où elle tire son surnom de "Dame de fer", lui a valu d'être envoyée deux fois en prison dans les années 1980 sous le régime de Samuel Doe.
Mais la tâche est ardue, tant le Liberia est gangrené par les scandales de corruption et miné par les profondes déchirures issues des guerres fratricides qui de 1989 à 2003 ont fait quelque 250000 morts.
Le prix Nobel qui vient de lui être décerné confirme la formidable aura d