Aquelque 80 km de Varsovie commence la Pologne immuable. Comme à Rawa Mazowiecka, petite ville médiévale à l’ouest de Varsovie qui affiche haut son catholicisme. Face à l’Eglise décorée de drapeaux aux couleurs de la Pologne, la grand-place arbore une statue géante en bronze de Jean Paul II. La mémoire de Karol Wojtyla, le premier pape polonais de l’histoire, est encore très vivante depuis sa disparition en 2005.
A Zlota, un village voisin, les électeurs attendent les législatives de dimanche avec ferveur. «Ici, c'est le patriotisme qui compte. De père en fils nous sommes catholiques et patriotes à la fois, nous n'avons rien à faire avec les libérauxau pouvoir», dit Janina Goralczyk, une retraitée qui cultive unbout de terre de 5 hectares avec ses trois fils. «Les libéraux sont des traîtres à la Pologne. Ils marchent au pas de Bruxelles et de Moscou», renchérit la vieille femme, qui a fait siens les slogans propagés au fil des jours par Radio Maryja, une station ultracatholique et nationaliste.
«Il n'y a pas d'autre choix. Il faut servir Dieu et non le diable. Kaczynski est le seul garant d'une Pologne libre», poursuit-elle. Il y a quatre ans, le parti conservateur Droit et Justice (PiS) des frères Kaczynski, alors tous deux vivants, avait recueilli 47% des voix du village, et les libéraux de la Plateforme civique (PO), au pouvoir dans le pays, seulement 6%. Un tiers des suffrages était revenu au Parti paysan (PSL), qui avait séduit cette co