Trois pays (l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie) en un jour. Ainsi va la diplomatie de Nicolas Sarkozy : à toute vitesse. Après être allé célébrer la libération de Benghazi en Libye, puis avoir défendu le statut de pays observateur de la Palestine à la tribune de l’ONU, le chef de l’Etat a tenu, pour la dernière visite diplomatique de son quinquennat, à ramener quelques belles images télévisées de liesse populaire.
Le moins que l'on puisse dire est que Mikhaïl Saakachvili, le président géorgien, a fait les choses en grand. Vendredi après-midi, place de la Liberté à Tbilissi, ils étaient plusieurs dizaines de milliers à agiter des drapeaux français et européens. La répartition des rôles a été bien répétée. A Saakachvili de dessiner la carrure de Sarkozy : «Tu es venu en 2008, cher Nicolas, nous épauler dans l'un de ces moments tragiques qui définissent le destin d'une nation.» A Sarkozy de relayer du bout des lèvres l'aspiration européenne de la Géorgie : «Pour ce qui me concerne, quand je suis à Tbilissi, je me sens en Europe et pas ailleurs», a-t-il déclaré. Et tant pis si trois ans après la médiation française entre la Russie et la Géorgie, la situation sur le terrain n'a guère évolué (Libération du 6 octobre).
«Négationnisme». Quelques heures auparavant, place de France, au cœur d'Erevan, la capitale arménienne, même image de rassemblement populaire. Sur les écrans géants défile un dépliant touristique de la France. A la sono,