Durant des années, le Liberia a été synonyme d'une atroce guerre civile, où se sont illustrés notamment des contingents d'enfants soldats, drogués et arborant des perruques fantasques. Les temps changent : il est aujourd'hui à l'honneur grâce à sa présidente, Ellen Johnson-Sirleaf, couronnée vendredi par le prix Nobel de la paix, aux côtés d'une autre Libérienne, Leymah Gbowee, surnommée la «guerrière de la paix», et d'une troisième femme, la Yéménite Tawakkol Karman, première femme arabe à recevoir ce prix.
Le comité norvégien a voulu ainsi rendre hommage à toutes ces femmes qui ont choisi des armes non létales pour changer le cours de l’histoire dans leur pays. Jusqu’à présent, seules 12 femmes avaient reçu le prix Nobel de la paix en cent dix ans d’histoire, la dernière étant l’écologiste kényane Wangari Maathai, décédée le 25 septembre.
En 2005, Ellen Johnon-Sirleaf, économiste de formation, était la première femme élue à la tête d’un pays africain. Soutenue notamment par les Etats-Unis, où elle a fait ses études (à Harvard) et une partie de sa carrière de haut fonctionnaire (à la Banque mondiale), elle l’emportait face à l’ex-star du football, George Weah.
Épinglée. Si cette récompense honore son pays, fondé au début du XIXe siècle par des esclaves affranchis venus des Etats-Unis, elle suscite aussi la polémique en apparaissant comme de l'ingérence dans les affaires intérieures du Liberia. Car elle a été annoncée à quelques jours seulem