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Libération

La Birmanie joue l’apaisement et amnistie massivement

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Détente . Près de 7 000 détenus, dont le célèbre dissident Zarganar, ont commencé à être libérés par le régime depuis mardi.
publié le 13 octobre 2011 à 0h00

Il était, jusqu’à hier matin, le dissident le plus célèbre incarcéré en Birmanie. L’humoriste Zarganar (photo) a été l’un des premiers à bénéficier de la vaste amnistie que le gouvernement birman a décrétée mardi, dans un nouveau geste d’ouverture du régime. Au total, 6359 détenus seront libérés. Parmi eux, des prisonniers politiques. Selon les sources, entre 120 et 300 ont déjà été élargis. D’autres devraient suivre dans les prochains jours.

Libéralisation. Zarganar avait été arrêté en 2008 après avoir organisé l'aide aux victimes du cyclone Nargis (qui a fait 140 000 morts et disparus) et critiqué les failles de la junte militaire pour faire face au cataclysme. Il avait écopé de trente-cinq ans de prison. Sa libération intervient en même temps que celle d'une centaine de membres de la Ligue nationale pour la démocratie, le parti de l'opposante Aung San Suu Kyi. D'autres militants associatifs, syndicaux et des bonzes ont bénéficié de l'amnistie.

Signe d’une libéralisation relative du régime, le gouvernement a également libéré une de ses bêtes noires : Sao Hso Ten, le leader de l’Armée de l’Etat Shan, en guerre ouverte contre les militaires birmans depuis le coup d’Etat de 1962. Il avait été condamné, en 2005, à cent quatre ans de prison.

Ces élargissements sont avant tout symboliques. Environ 1 800 prisonniers politiques restent derrière les barreaux, notamment parmi les anciens militants de la révolte de 1988, matée dans le sang par le général Saw Maung. Zar