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Analyse

L’Italie rejoue les années de plomb

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Après la manifestation de samedi à Rome, les Italiens craignent un retour de la violence politique.
par Eric Jozsef, Rome, de notre correspondant
publié le 18 octobre 2011 à 0h00

L'opération a débuté à l'aube. Après les saccages, les violences et la bataille rangée qui ont émaillé la protestation des Indignés samedi à Rome, les forces de l'ordre ont effectué hier une intervention d'envergure dans les milieux «anarcho-insurrectionnels». Dans toute la péninsule, plus de 100 domiciles ont été perquisitionnés. «Il ne s'agit pas d'une opération contre les centres sociaux autogérés, cette initiative vise à identifier les responsables des dévastations», a tenu à préciser hier le sous-secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Alfredo Mantovano.

Banques détruites, voitures et bennes à ordures brûlées, immeubles incendiés et 135 blessés dont 105 policiers, le bilan de la journée de samedi a été particulièrement lourd. Cela faisait plus de trois décennies, c’est-à-dire du temps des années de plomb, que Rome n’avait pas connu un tel après-midi de violences. En décembre déjà, en marge d’un vote de confiance au gouvernement de Silvio Berlusconi, des affrontements avaient mal tourné autour de la place du Peuple. En juillet, l’opposition à la construction d’une ligne de train à grande vitesse dans la vallée de la Suse, dans le Piémont, avait également donné lieu à quelques jours de guérilla. Mais le défilé des Indignés dans la capitale a été marqué par des débordements encore plus graves avec des petits groupes d’activistes extrêmement bien organisés et des milliers de manifestants, souvent très jeunes, qui les ont rejoints.

«Processus de révolte».