La profonde crise que traverse actuellement la Syrie, l’affaiblissement et l’isolement du régime de Bachar al-Assad, ont-ils été l’occasion pour le Hamas de sortir du giron de Damas et, au-delà, de celui de Téhéran ? On peut le penser. En tout cas, la libération du soldat Gilad Shalit en échange d’un millier de détenus palestiniens en est un bon exemple.
C’est une médiation des services secrets égyptiens qui a permis au parti islamiste de parvenir à un accord avec Israël. S’il avait été moins faible, le régime syrien n’aurait sans doute pas autorisé une telle initiative. Il ne l’aurait acceptée que s’il en avait profité pleinement, une constante dans sa politique. Cette fois, Damas n’a rien obtenu dans cette libération pourtant massive, à peine un remerciement - quasi obligatoire - de Khaled Mechaal, le chef du Hamas, en même temps que l’Egypte, le Qatar et la Turquie.
Fracture. Un autre signe ne trompe pas : le Hamas s'est bien gardé de prendre le parti de Bachar al-Assad dans la bataille que connaît actuellement la Syrie. Pour nombre de raisons : parti sunnite dans la mouvance des Frères musulmans, il lui était difficile de soutenir un régime alaouite que nombre d'islamistes considèrent par ailleurs comme hérétique. Cela serait revenu à condamner un soulèvement très majoritairement sunnite et une opposition où les Frères musulmans sont très représentés. Le pouvoir syrien ayant fait pression sur tous ses obligés, on imagine qu'elles ont dû être considérables