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Libération

Madrid intransigeant face à un ETA aux abois

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Terrorisme . Une réunion internationale pour la pacification du Pays basque irrite l’Espagne.
publié le 18 octobre 2011 à 0h00

«C'est le moment de risquer la paix», a lâché un euphorique Iñigo Urkullu, le patron du grand parti nationaliste basque, le PNV. Une façon de saluer «la conférence de paix» qui se tenait hier dans le palais d'Aiete, surplombant la baie de Saint-Sébastien, où sont venus l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, Pierre Joxe ou l'ex-Premier ministre irlandais Bertie Ahern. Ils veulent appliquer au conflit basque le modèle de la «pacification» en Irlande du Nord, afin d'obtenir la disparition d'ETA, organisation agonisante qui se refuse à mourir malgré 336 interpellations depuis 2008 et aucun attentat depuis mars 2010.

Après une semaine de réflexion, ces médiateurs, emmenés par l'avocat sud-africain Brian Currin, prétendent offrir au groupe armé une chance de reddition digne : «Il convient d'organiser une sortie de scène où les séparatistes ne se sentent pas humiliés», confie un membre du forum. En janvier, trois dirigeants d'ETA cagoulés avaient annoncé un «cessez-le-feu permanent, général et vérifiable». Après cinquante-deux ans d'attentats et 829 assassinats (486 policiers ou militaires et 343 civils), les médiateurs exigent des terroristes la mention de «cessez-le-feu définitif».

Cette entremise internationale ravit les milieux nationalistes, mais irrite les autres. «Mettre au même niveau une bande de terroristes avec un Etat de droit, c'est une honte !» s'est indignée une des chefs de file du Parti populaire, la présidente r