La décision récente du ministre de la Défense, Gérard Longuet, de créer une filière industrielle nationale dans le domaine des drones (avions sans pilote), reposant sur le socle du traité de coopération franco-britannique (1), fait émerger des perspectives positives pour l’aéronautique militaire française, voire européenne.
Néanmoins, cette avancée ne peut constituer qu’une étape parmi d’autres. Elle ne doit pas cacher l’étendue du travail qu’il reste à accomplir en France et en Europe pour se doter d’un outil industriel cohérent. Celui-ci doit permettre de concevoir et de produire durablement des systèmes de drones concurrentiels dans des configurations variées et sur l’ensemble des segments nécessaires. Pour y parvenir, l’élaboration d’un document de stratégie générale pourrait être lancée. Celui-ci pourrait intégrer de grandes échéances calendaires, des pistes d’orientation en matière de technologies et de capacités ainsi qu’une vision prospective de l’évolution du marché mondial des drones. Les acteurs industriels du secteur, auxquels cette feuille de route serait destinée, auraient ainsi les moyens de répondre aux exigences futures des donneurs d’ordre à partir d’une base commune de connaissance.
De manière pratique, un tel document offrirait aux industriels la possibilité de préparer sereinement le remplacement des capacités Sperwer/SDTI et Tracker/Drac de l’armée de terre française (2). Il leur permettrait aussi d’accompagner les réflexions et les travaux de la marine n