"J'étais content de venir, je suis content de partir": le légionnaire français obéit et n'est pas réputé pour ses états d'âme. Pourtant, à l'heure du départ d'Afghanistan, certains cachent mal leur amertume, frustrés d'avoir dû "lever le pied" pour éviter de nouvelles pertes après un été meurtrier pour les troupes françaises.
Les 172 légionnaires de la 2e Compagnie du 2e Régiment étranger parachutiste (REP) forment le gros des 194 premiers militaires français qui quittent mercredi l'Afghanistan dans le cadre du retrait progressif, d'ici 2014, des 4.000 soldats français déployés dans le pays.
Sur la base de Tora, dans le district de Surobi, à une cinquantaine de km à l'est de Kaboul, ces légionnaires faisaient il y a quelques jours leurs cartons. "On a rempli la mission qu'on nous a demandé, on part sereinement", assure le lieutenant Christophe, du 2e REP.
Pendant que la gendarmerie inspecte les malles et y pose des scellés, avant qu'elles soient chargées dans des conteneurs qui les rejoindront dans leur caserne de Calvi (Corse), des légionnaires, muscles et tatouages dehors, finissent de balayer les chambrées, nettoyer les armes et faire les sacs.
Les sacs à dos sont alignés contre le mur, le traditionnel képi blanc parfois posé dessus, protégé de l'omniprésente poussière afghane par un sac plastique.
Arrivée le 6 juillet, la 2e compagnie repart sans deux de ses hommes, tombés le 7 août --dont un tué par un tir fratricide-- dans la province voisine de K