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Exaspérée, la Grèce prend feu

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Incidents et manifestations massives ont marqué le premier jour de la grève générale contre le nouveau plan de rigueur exigé par les créanciers d’Athènes.
par Philippe Clergel, Correspondance à Athènes
publié le 20 octobre 2011 à 0h00

Une fois encore, le ciel au-dessus de la place Syntagma s’est voilé de gaz lacrymogènes et de fumées noires. Abribus, distributeurs de billets, vitrines démolies… des centaines de manifestants ont exprimé leur rage, hier, à l’occasion des rassemblements massifs marquant le premier jour d’une grève générale de quarante-huit heures. Un mouvement lancé contre le nouveau plan d’austérité gouvernemental décidé dans l’urgence, sous la pression des créanciers de la zone euro, pour tenter d’éviter la faillite du pays.

Une marée humaine de 200 000 personnes a envahi Athènes, selon les syndicats (70 000, selon la police), et près du double dans l’ensemble du pays. Le centre-ville s’est une fois de plus transformé en champ de bataille, malgré les 5 000 policiers mobilisés. Une partie des manifestants voulait montrer leur détermination au moment où le Parlement grec débattait d’un énième plan de rigueur, et avant un sommet européen crucial, dimanche à Bruxelles, qui doit sceller le sort du pays.

Masques à Gaz. Des jeunes militants d'extrême gauche casqués ont affronté les brigades antiémeute et ont incendié une guérite de la Garde sur le parvis du monument au Soldat inconnu. Près de 25 policiers ont été blessés dans les affrontements et l'un d'eux s'est fait subtiliser son arme. Mais les «casseurs» avaient aussi parfois un visage plus inhabituel. A l'image des chauffeurs de taxi, très remontés contre le projet de libéralisation de leur profession, qui ont été les premiers