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Critique

La bible «Jérusalem»

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Le cahier Livres de Libédossier
Dans cette saga, Simon Sebag Montefiore parcourt trois millénaires en compagnie de personnages qui ont façonné la «biographie» de la Ville sainte
publié le 20 octobre 2011 à 0h00

Il ne s'en cache pas, son livre sur Jérusalem est l'obsession d'une vie. «J'ai grandi avec cette ville dans mon sang», explique l'historien britannique Simon Sebag Montefiore, dont l'ancêtre, Sir Moses Montefiore, riche financier natif de Livourne et baronet anobli par la reine Victoria, fut, en 1855, le premier juif à se rendre depuis des lustres sur le mont du Temple, puis à acheter des terrains dans ce qui était alors le simple chef-lieu d'un vilayet ottoman. Le blason familial porte pour devise le simple mot de «Jérusalem». Noblesse oblige, donc…

Spécialiste de la Russie et auteur, notamment, de deux magistrales biographies de Staline : le Jeune Staline, et Staline,la cour du tsar rouge (1), il a voulu, cette fois, raconter l'histoire d'une cité à nulle autre pareille, bourgade des montagnes pelées de Judée située à l'écart des grandes voies commerciales, dont l'histoire est devenue celle du monde, «Jérusalem est la demeure du Dieu unique, la capitale de deux peuples, le Temple de trois religions, et elle est la seule ville à exister en deux endroits, sur Terre comme au ciel : sa grâce terrestre exceptionnelle n'est rien, comparée à sa gloire céleste»,rappelle Simon Sebag Montefiore dès l'introduction d'un livre inspiré qu'il intitule, avec un brin de provocation, «biographie», comme s'il s'agissait d'un être vivant.

Croisades. «Je l'ai appelé biographie dans le sens où chaque époque est racon