Dans son logement attenant à l'église orthodoxe de Munich, Apostolos Malamoussis dispose d'une chambre d'amis pouvant accueillir jusqu'à quatre personnes. Depuis des mois, elle ne désemplit pas. «Les gens viennent chez moi le temps de trouver un logement, explique le prêtre. Au bout de trois ou quatre jours, il leur faut partir, car le prochain attend devant la porte…»
Apostolos Malamoussis, 65 ans, dirige la communauté grecque orthodoxe de Munich depuis 1972. Jusqu'à la crise, ses tâches étaient claires, et prévisibles. Depuis les turbulences de l'euro, les Grecs qui le peuvent quittent le pays. De préférence pour Munich où vit la première communauté hellénique d'Allemagne (19 000 personnes) et où règne le plein-emploi. «Chaque Grec qui parle allemand ou a de la famille en Allemagne cherche à partir», constate l'ecclésiastique. Les enfants de la première génération d'immigrés, retournés au pays dans les années 80 et 90, sont les premiers à retrouver le chemin du Nord.
Quelque 350 000 de leurs compatriotes vivent en Allemagne : les premiers migrants sont arrivés dans les années 60 après la signature d'une convention entre les deux pays autorisant le séjour temporaire d'ouvriers «invités» par la République fédérale.
Si aucune statistique ne confirme encore la nouvelle vague de migration, «tout le monde, sauf les vieux, tente le coup», assure Leo, 45 ans, ingénieur et vendeur en matériel de climatisation à Athènes. Son entreprise compt