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Portrait

Marie Dedieu, morte en otage

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La Française, enlevée au Kenya le 1er octobre, est décédée, a annoncé le Quai d’Orsay hier. Handicapée, figure des luttes féministes de l’après-68, elle venait depuis quinze ans au Kenya.
publié le 20 octobre 2011 à 0h00

Tétraplégique, soignée pour un cancer, cardiaque, enlevée par des pirates somaliens au Kenya, on ne peut imaginer destin plus tragique pour Marie Dedieu. Celui-ci s’est achevé hier, avec l’annonce par le Quai d’Orsay de sa mort. Ses kidnappeurs n’ont même pas répondu aux différents canaux humanitaires, tels que le Croissant-Rouge, qui tentaient de lui faire parvenir des médicaments sans lesquels elle ne pouvait pas tenir plus de quelques jours. Finalement, les «émissaires» chargés d’établir un contact ont annoncé que l’otage française, âgée de 66 ans, était morte, sans plus de précision.

Marie Dedieu ne ressemblait pas à cette vie en catastrophes. Flamboyante avant un terrible accident de voiture, elle était restée aussi charismatique dans un fauteuil roulant de Paris à Lamu, de New York au Sri Lanka, «courant», si l'on peut dire, d'expositions en spectacles pour rencontrer des artistes dans le monde entier. Venue d'Aix-en-Provence dans les années 60, Marie Dedieu est happée par le milieu parisien de la Nouvelle Vague, jouant une jeune prostituée dans Domicile conjugal, un film de François Truffaut, au côté de Jean-Pierre Léaud, se liant d'amitié avec Bernadette Lafont, Jean-Luc Godard… Déjà passionnée par l'Afrique, elle fait un premier voyage au Gabon avec Jean-Pierre Léaud, pour préparer un film.

Puis, c'est la rencontre avec le mouvement qui surgit en France après 68, le Mouvement de libération des femmes (MLF). Elle sera même la directrice de publication du premi