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Rwanda : l’aveu qui accable Kagame

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Un ex-bras droit du Président l’accuse d’avoir orchestré l’attentat déclencheur du génocide, en 1994.
Le président rwandais Paul Kagame lors d'un discours à l'Institut francais des relations internationales (IFRI) à Paris le 12 septembre 2011. (© AFP Thomas Samson)
publié le 20 octobre 2011 à 0h00

Ce n’est pas la première fois que Paul Kagame, l’actuel président du Rwanda, est accusé par d’anciens proches d’avoir orchestré l’attentat qui a déclenché le génocide dans son pays. Mais ce témoignage fait mal, car il émane de l’un de ses ex-bras droits, Théogène Rudasingwa, en exil aux Etats-Unis.

Le 6 avril 1994, l’avion piloté par un équipage français et transportant le président hutu Juvénal Habyarimana était abattu à l’approche de l’aéroport de Kigali. Dès la nouvelle de sa mort connue, des extrémistes hutus prenaient le pouvoir et ordonnaient le massacre de toute la population tutsie et des Hutus opposés à leur politique. En cent jours, entre 800 000 et 1 million de personnes étaient massacrées, sous les yeux de la communauté internationale, restée inerte.

Début octobre, Théogène Rudasingwa a décidé de faire ce qu'il a appelé lui-même sa «confession». Sur sa page Facebook, il écrit : «La vérité doit être dite. Paul Kagame […] porte personnellement la responsabilité de l'attentat contre l'avion. En juillet 1994, Paul Kagame lui-même […] me l'a dit.» Et d'ajouter que c'était un secret de polichinelle dans le «premier cercle» autour du Président. Prudent, il assure n'avoir pas été, lui, mis dans la confidence du complot.

La parole de Rudasingwa a du poids. Médecin de formation, ce Tutsi anglophone a été secrétaire général du Front patriotique rwandais (FPR), le mouvement qui a pris le pouvoir à Kigali à la suite du génoc