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Libération
Reportage

A Tunis, Ennahda avance ses pieux

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Le parti islamiste est favori des élections de l’Assemblée constituante, dimanche en Tunisie. Dans le quartier pauvre d’Ettadhamen, ses militants labourent le terrain.
Des militants de Ennahda, le parti islamiste favori des élections de dimanche, début octobre (REUTERS)
publié le 21 octobre 2011 à 0h00

Rue par rue, maison par maison. A Ettadhamen, vaste quartier pauvre de la banlieue de Tunis, les militants d’Ennahda ont fait campagne méthodiquement.

«En trois semaines, nous aurons ratissé tout le quartier»,

se félicite Mounir Argoubi, un militant local. Comme dans tout le pays, le parti islamiste, grand favori de l’élection de l’Assemblée constituante dimanche, a occupé le terrain dans ce quartier dense et réputé mal famé. Pendant la révolution, Ettadhamen a été le premier à se soulever dans la capitale et a connu plusieurs nuits d’affrontements. On le dit acquis à Ennahda.

«A 90%»,

prétend même Mohammed Salah Romdhani, chef d’une cellule. Les deux derniers sondages, publiés en septembre, créditaient le parti de 22% à 25% des voix sur l’ensemble du pays.

«Notre parti est proche des pauvres, notre programme vise cette partie de la population»,

explique Shabi Atig, tête de liste dans la circonscription.

Casquette estampillée du logo du parti, écharpe bleue ou pass autour du cou, deux équipes de militants islamistes sillonnent le 14-Janvier, l'une des neuf «localités» d'Ettadhamen, ainsi nommée pour rappeler la date du départ de Ben Ali. «Que Dieu nous aide, nous soutienne et nous bénisse», prient-ils rapidement avant de commencer leur tournée.

«Souplesse». Ce jour-là, faute d'effectifs suffisants, chaque équipe compte un homme et deux femmes. En temps ordinaire, ils sont quatre pour le porte-à-porte : deux adultes et deux jeunes,