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Libération

Paris, Londres et Washington, satisfaits d’une fin sans procès

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Cette mort évite à l’Occident un déballage sur ses relations complexes avec Kadhafi.
publié le 21 octobre 2011 à 0h00

La mort de Muammar al-Kadhafi éteint logiquement toute action pénale à son encontre. Le dictateur libyen ainsi que son fils, son successeur quasi désigné, Saïf al-Islam, et le chef du renseignement militaire, Abdallah al-Senoussi, étaient depuis juin inculpés de crimes contre l'humanité par le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye, notamment «pour avoir conçu et orchestré un plan visant à réprimer par tous les moyens les manifestations de la population civile contre le régime». La question «comment juger Kadhafi ?» ne se pose plus. En revanche les conditions de sa mort - des frappes de l'Otan ont bloqué son convoi avant qu'il ne soit achevé par des combattants - risquent de relancer les débats sur le rôle de l'Alliance dans le conflit. Moscou, Pékin et les autres capitales qui n'avaient pas voté, le 17 mars, la résolution 1973 du Conseil de sécurité ont régulièrement dénoncé une conception qu'ils jugent «trop largement extensive» du mandat conféré par les Nations unies.

«Cible». Première application concrète de la «responsabilité de protéger», le texte autorisait notamment l'utilisation de la force «pour protéger les civils et les zones peuplées de civils». Aucune mention n'était faite d'un quelconque changement de régime même si, dans les jours suivants, Paris, Londres et Washington ont appelé avec toujours plus de fermeté à un départ du dictateur. Et encore moins d'une élimination physique du tyran.