Kadhafi bousculé, Kadhafi ensanglanté, Kadhafi décédé, mais surtout Kadhafi mitraillé par des dizaines d'appareils photos ou de téléphones portables. Depuis hier après-midi, les images de l'arrestation et de la mort de l'ancien dictateur libyen se sont multipliées et ont fait le tour du monde.
La première fut diffusée par l'AFP. Cette capture d'écran d'une vidéo - l'image utilisée par Libération en Une de son édition papier de vendredi vient de la même séquence - montre Kadhafi semblant poser la tête sur les genoux d'un homme, le visage et la chemise en sang. On ne sait pas alors s'il est mort ou vivant, et la photo elle-même alimente le doute. Est-ce un faux, est-ce vraiment lui?
Les images, en général, ne sont plus depuis longtemps des facteurs de preuve suffisants, encore moins depuis quelques années avec la multiplication des sources possibles.
Très vite l'agence de presse veut certifier la photo, affirmant qu'elle est «authentique» et publie le témoignage du photographe qui l'a récupérée. «Je couvrais la chute de Syrte et j'entends des coups de feu un peu plus à l'Ouest de ma position», raconte Philippe Desmazes. «Je demande alors aux combattants de me conduire sur les lieux. Arrivés sur place, ils me montrent de grands cylindres en béton dans lesquels, selon eux, Kadhafi était caché avant d'être capturé, continue-t-il. Un peu plus loin, je