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Libération
TRIBUNE

Une transition démocratique sur le fil du rasoir

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par Lina Ben Mhenni, Auteure du blog A tunisian girl
publié le 21 octobre 2011 à 0h00

Maintenant, il est communément admis que le déclenchement de la révolution tunisienne a été l’œuvre de toute la population, représentée en particulier par les jeunes au chômage, les cybernautes ainsi que certains groupes de syndicalistes et de libéraux. Il est aussi admis que la révolution s’est faite sans organisation ni planification préalable. Et que, donc, elle n’avait point de direction.

Neuf mois après le 14 janvier, le paysage tunisien est cependant marqué par la quasi-dispersion des acteurs de la révolution et par l’omniprésence et l’omnipotence de forces politiques dont seuls peu de membres sont pour quelque chose dans le déroulement des événements.

Dichotomie ? Fracture ? Prise en main de la révolution ? Quelle est vraiment la situation à deux jours des élections de l’Assemblée constituante ?

Des tentatives de reprise en main

Dès la soirée du 14 janvier et l’annonce de la fuite du président Ben Ali, les forces occultes ou à découvert de l’ancien régime se sont précipitées pour reprendre en main le pays, le pouvoir et le déroulement des événements. La vigilance des forces vives de la révolution et de la jeunesse les a toutefois gênées dans leur tentative, par la poursuite des protestations, les sit-inet l’autogestion des villes, bourgades et villages abandonnés à leur sort par toutes les expressions de l’autorité. Un bras de force s’est alors engagé, qui a abouti à un consensus assez large sur la décision de dissoudre l’ancienne constitution et de recou