Des milliers de soldats chinois ont été déployés cette semaine dans les rues de Lhassa, la capitale du Tibet, apparemment dans la crainte d’émeutes. Lundi, pour la neuvième fois depuis le 16 mars, un membre du clergé bouddhiste, une nonne de 20 ans, s’est immolée par le feu dans la région tibétaine d’Aba, au Sichuan.
Pourquoi les religieux en sont-ils réduits à s’immoler ?
Les huit autres religieux qui se sont transformés en torches humaines étaient des moines, également originaires d’Aba. Quatre d’entre eux auraient survécu à leurs brûlures. En courant dans la rue le corps en flammes, tous ont crié les mêmes slogans, appelant à la «libération du Tibet» et au «retour du dalaï-lama», le chef spirituel des 3 millions de Tibétains. Les organisations tibétaines en exil expliquent que le niveau de répression est tel à Aba que certains lamas (maîtres religieux) préfèrent mettre fin à leurs jours plutôt que de vivre dans les conditions qui leur sont imposées par Pékin. Les autorités chinoises mettent en demeure le clergé de renier son «pape», le dalaï-lama. Elles ont transformé en casernes les monastères de la région d’Aba, notamment celui de Kirti. Cette zone de l’ancien Kham est rétive à l’occupation chinoise depuis les années 50. Pendant les émeutes et manifestations qui ont secoué le Tibet en 2008, dix manifestants avaient été tués à Aba.
Comment Pékin réagit-il ?
Pour Pékin, le dalaï-lama est un «terroriste violent déguisé» qui «inci