Après un printemps tumultueux, c'est une nouvelle saison de batailles qui commence à partir de lundi en Tunisie, une fois que seront proclamés les résultats de l'élection historique de dimanche. Lors de ce scrutin, les Tunisiens vont élire une Assemblée chargée de rédiger la troisième Constitution du pays. Cent cinquante ans après avoir été le premier pays arabe à se doter d'un corpus de règles souveraines, neuf mois après avoir amorcé le mouvement des révoltes arabes, la Tunisie entame donc une nouvelle expérience historique qui sera observée avec attention. A l'issue de ce processus inédit, la IIe République sera proclamée, tournant la page de cinquante-cinq ans de régime autoritaire et dictatorial.
Rapidité. Les 277 députés élus dimanche vont donc fixer les nouvelles règles du jeu. «Avec des pouvoirs importants, puisque de facto l'Assemblée constituante aura à la fois un pouvoir législatif et exécutif. Elle doit non seulement rédiger la Constitution mais aussi nommer un président et un gouvernement qui dirigeront le pays jusqu'à ce que le nouveau texte soit promulgué», souligne Sophie Bessis. Chercheuse à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris) à Paris, cette Franco-Tunisienne fait partie des personnalités indépendantes nommées au sein de l'organe qui a mené la transition démocratique tunisienne : la Haute Instance pour la réalisation des objectifs de la révolution, dont le mandat s'achèvera avec la nomination du