Fidèles à leur tradition de prudence et de modération, les Suisses n'ont pas osé insister et propulser le favori au-delà d'un seuil «raisonnable» lors des élections législatives d'hier. Pour la première fois depuis vingt ans, le parti nationaliste et populiste Union démocratique du centre (UDC) subit un coup d'arrêt dans sa progression et cède même du terrain, tout en restant de loin la première formation de la Confédération. Il ne parvient pas à dépasser le seuil des 30% que les sondages lui promettaient. Avec 26,8% des voix (- 2,1% par rapport à 2007), il remporte 55 (-7) des 200 sièges du Conseil national (Assemblée).
A Zurich, où la formation a bâti sa toute-puissance autour de l’homme d’affaires milliardaire Christoph Blocher, l’UDC subit même un revers, puisque Blocher lui-même, qui visait un siège de sénateur pour effectuer son grand retour sous la coupole fédérale à Berne, est en ballottage défavorable. Même cas de figure dans le canton de Saint-Gall, où le président du parti, le jeune agriculteur Toni Brunner, échoue lui aussi. Les trois autres principaux partis du pays connaissent des fortunes diverses : les socialistes remportent 44 sièges (+ 1), les chrétiens-démocrates, 28 (- 3), et le parti libéral-radical, qui voit sa lente érosion se poursuivre, 31 (- 4).
Les surprises se trouvent dans les marges. A Genève, le Mouvement des citoyens genevois, une formation extrémiste de droite qui a émergé sur la scène il y a deux ans, décroche pour la première fois un