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Libération

Des tribus indiennes de plus en plus menacées

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publié le 24 octobre 2011 à 0h00

Ces derniers mois, les Nukaks Makús avaient enfin trouvé un intérêt à la présence des «Blancs» : une barque ambulance donnée par une ONG sillonnait leur réserve, dans la jungle colombienne du Guaviare (dans le sud du pays). La tribu nomade espérait ainsi enrayer sa descente aux enfers : contactée pour la première fois en 1988, elle a perdu depuis la moitié de ses membres, frappés par la guerre et les maladies.

Mais au mois d'août, les guérilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) ont volé l'embarcation. «Vous avez vingt minutes pour disparaître», ont-ils intimé au personnel médical. Aujourd'hui, les Nukaks Makús «sont en situation d'urgence humanitaire», alerte Flaminio Nogama, de l'Organisation nationale indigène de Colombie (Onic). «La guérilla ne les laisse plus entrer ni sortir de leur territoire», poursuit-il. Ils font partie des 35 peuples indiens - sur 102 recensés - que la Cour constitutionnelle colombienne considère en péril «d'extinction physique ou culturelle» à cause du conflit entre armée, guérillas marxistes et paramilitaires au service des trafiquants de drogue. Le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) a lancé un SOS pour ces ethnies, victimes des mines antipersonnel, des recrutements forcés et des exécutions : «S'ils disparaissent, c'est une partie de nous qui disparaît», dit l'organisme.

Certains des peuples les plus nombreux, comme les Nasas, dans le sud-ouest