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Libération
Reportage

«Félicitons-nous, ce n'est que le début»

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N'en pouvant plus d'attendre les résultats officiels du scrutin de dimanche, les militants d'Ennahda ont laissé éclater leur joie mardi soir, devant le siège du parti. Les chiffres définitifs devraient être publiés aujourd'hui.
Devant le siège du parti Ennahda, mardi soir. Les résultats du scrutin de dimanche ne sont pas encore publiés, mais la formation islamiste sait qu'elle l'emporte largement. (REUTERS)
publié le 26 octobre 2011 à 9h52
(mis à jour le 27 octobre 2011 à 11h19)

Des drapeaux aux couleurs de la Tunisie et d'Ennahda flottent au-dessus de la foule, compacte. Çà et là, quelques pétards d'artifice, des fumigènes sont allumés. «Le peuple veut Ennahda de nouveau.» «Le peuple est musulman et ne lâchera jamais», «Dieu est grand et il n'y a de Dieu que Dieu». «Félicitons-nous, ce n'est que le début.»

Mardi soir, devant l'immeuble moderne où siège le parti islamiste, dans le quartier d'affaires Montplaisir, les slogans politico-religieux ont alterné avec les chansons de stade remixées à la sauce nahdaouie ou avec l'hymne national entonné à tire-larigot : tant pis pour les résultats définitifs du scrutin de dimanche, toujours pas proclamés et attendus ce mercredi. Après deux jours de faux suspense, des milliers de militants et de sympathisants d'Ennahda se sont rassemblées pour laisser éclater leur joie.

Le parti lui-même a proclamé son triomphe : «Nous considérons, d'après nos chiffres, avoir dépassé un peu plus de 40% des voix», vient déclarer au micro Abdelhamid Jelassi, le directeur de la campagne. Des chiffres qui se rapprochent des premières tendances constatées dans les circonscriptions et les bureaux de vote et qui, s'ils se confirment, confèrent aux islamistes une victoire écrasante.

«Nous n'exclurons personne»

Jelassi enchaîne les phrases rassembleuses : «Ennahda n'appartient pas à ses seuls électeurs, mais à tous les Tunisiens. Nous étions victimes de l'exclusion politique et sociale pendant trente ans, nou