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Libération
Récit

En Tunisie, Ennahda réclame la tête

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Le parti islamiste, large vainqueur de l’élection tunisienne, revendique le poste de Premier ministre. Ses adversaires hésitent sur la stratégie à adopter.
publié le 27 octobre 2011 à 0h00

Faut-il ou non faire alliance avec Ennahda ? Alors que les résultats officiels n'étaient toujours pas connus, hier après-midi, les principales forces politiques s'interrogeaient sur l'opportunité d'entrer dans un éventuel gouvernement d'union nationale dirigé par les islamistes. La formation a revendiqué, mardi soir, devant des milliers de partisans réunis devant son siège pour fêter leur victoire, «plus de 40%» des voix. Et réitéré son appel à tous les partis pour former un gouvernement d'union nationale. La question concerne surtout les deux formations (à l'exclusion des listes contestées d'Al-Aridha, lire ci-contre) dotées d'un poids conséquent dans l'Assemblée constituante : Ettakatol et le Congrès pour la République (CPR). En attendant que ne se décident ses éventuels partenaires, Ennahda a poussé ses pions.

«Pollution». Le matin, son leader historique, Rached Ghannouchi, a lancé un premier débat, sur «l'identité arabe» de la Tunisie, «qui concerne tout le monde, pas seulement un parti».«Notre langue, c'est la langue arabe. On est devenu franco-arabe, c'est de la pollution linguistique», a-t-il raillé sur les ondes de la radio Express FM, appelant à un «dialogue national sur l'éducation».

Ennahda revendique le poste de Premier ministre et a même présenté son candidat : Hamadi Jebali, son secrétaire général. Une figure modérée du parti, bonne plume et parfait francophone, respectée en dehors de son camp