Entrés dans la lumière médiatique il y a deux ans, les Tea Parties ont bien l'intention d'y rester. Ils sont aujourd'hui très mécontents de se voir voler la vedette par les protestataires, les occupiers comme on les désigne outre-Atlantique, qui campent depuis quelques semaines devant le siège de la Bourse new-yorkaise. Ils fustigent donc les discours et les comportements «débauchés» de ceux qu'ils voient comme des concurrents déloyaux et qu'ils comparent aux gauchistes radicaux des mouvements civiques des années 60. Eux, les Tea Parties, veulent incarner la seule voix légitime contre les élites politiques et financières. Ils se présentent comme de vrais patriotes, des gens sérieux, «droits» (et, ajoutent-ils, «joyeux»), au contraire de cette jeunesse aigrie, sans repère ni vergogne…
C'est un peu comme si, chez nous, le Front national allait contre-manifester face aux rassemblements d'extrême gauche, pour leur disputer la paternité de la mobilisation «antisystème» et rétablir, du même coup, l'ordre moral… Sur le site du think tank Freedom Works, d'obédience Tea Party, Josh Eboch écrit, non sans ironie, que les indignés américains ont un air de déjà-vu : ils lui rappellent surtout le communisme, qui constitue «leur idéologie préférée», quoiqu'elle fût «discréditée il y a plus de vingt ans». Il leur reproche d'avoir rien moins que plagié les Tea Parties dans leur critique de la faillite du capitalisme financier. Où étaient-ils, ces I