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Libération

L’euro et les historiens du futur

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publié le 31 octobre 2011 à 0h00

Sans doute se frotteront-ils les yeux, les historiens du futur, quand ils se pencheront sur les comptes rendus «à chaud» de la crise de l’euro en général, et du sommet du 27 octobre 2011 en particulier. Ils auront sans doute du mal à croire ce qu’ils liront.

De ce sommet, qui voit l'Europe tendre sa sébile à la Chine, et marque peut-être une étape décisive dans la mise en place des Etats-Unis d'Europe, ils liront des comptes rendus abscons. Ils apprendront qu'il fut question «d'effet de levier», de «véhicule» et de «recapitalisation» des banques, tous termes savants que les journalistes qui les prononçaient, et le public qui les écoutait, faisaient gravement mine de comprendre.

Ils liront que les uns et les autres se polarisaient sur le montant de la remise de la dette grecque, alors qu’il était clair pour chacun que la Grèce ne paierait jamais le premier centime de sa dette, réduite ou pas. Ils liront que la question de la faillite de l’Italie, si angoissante dans les mêmes journaux les jours précédents, y fut tout simplement escamotée.

Visionnant (s’ils le visionnent) l’entretien d’une heure et quart accordé par le président français d’alors aux deux principales chaînes de télévisions du pays, ils réaliseront avec effarement que la Chine n’en occupa que deux minutes, sans que jamais aucune question ne fût posée sur les conséquences de cet appel à l’aide sans précédent. Quelles contreparties allait exiger la Chine ? Que lui accorderait-on ? Cet appel