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Libération
Reportage

Sidi Bouzid renoue avec la révolte

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La ville tunisienne a connu deux jours de violences après l’invalidation de la liste de l’enfant du pays.
Samedi. (© AFP Mokhtar Kahouli)
publié le 31 octobre 2011 à 0h00

C'est là que tout avait commencé pour la démocratie tunisienne, et c'est là que tout a failli déraper. Sidi Bouzid, petite ville de l'intérieur et berceau de la révolution tunisienne, est dévasté par deux jours de violences postélectorales. Sur la «place des Martyrs», les lampadaires sont pliés et les bancs retournés. Le long de l'avenue Bourguiba, les bâtiments publics ravagés par les flammes se succèdent : le poste de la garde nationale (l'équivalent de la gendarmerie), la municipalité, le centre de développement régional et une grande partie du tribunal… Il n'y a guère que le siège du gouvernorat, devant lequel s'immola Mohamed Bouazizi, qui a été épargné. «Les dossiers en cours, nos archives depuis le XIXe siècle, l'état civil sont partis en fumée. C'est l'histoire de Sidi Bouzid qui a été brûlée, déplore l'avocat Khaled Aouaïnia. Pourtant, pendant la révolution, il n'y a eu aucun dégât, les gens ont même protégé ces bâtiments.» Alors les habitants cherchent à comprendre.

«Tunisie inutile». Certes, beaucoup se sont sentis humiliés par l'élimination, pour financements irréguliers, du candidat qu'ils s'étaient choisi : Hechmi Hamdi, l'enfant du pays. De son exil londonien, le riche propriétaire de la chaîne de télé populaire Al-Mostakilla a fait campagne en boucle pour les listes Al-Aridha al-Chaabia. Une «Pétition populaire» pour réclamer son retour au pays et sa candidature à la présidence de la République. «C'est la premi