Ce soir, dès son arrivée à Cannes à la veille du G20, Nicolas Sarkozy recevra Hu Jintao pour un entretien privé, suivi d’un dîner. Le lendemain, Barack Obama aura droit à une heure autour d’un café. Quant à Manmohan Singh, Premier ministre indien, son thé devra être expédié en quarante-cinq minutes, pas une de plus. Les autres dirigeants des grandes puissances mondiales se contenteront de la photo de groupe.
Tout cela en dit long sur le rôle que se donne la France auprès de la Chine, dans le grand concert diplomatique mondial. Un rôle que l’on pourrait croire privilégié mais qui se situe, de notre point de vue, à l’exact inverse, celui d’un allié complice et servile. Celui du maillon faible.
Quarante-huit ans. En janvier, cela fera quarante-huit ans que la France fut le premier grand pays occidental à reconnaître la République populaire de Chine. Cela fera quarante-huit ans de contorsions douloureuses, comme l’absence de condamnation de la Révolution culturelle et de ses dizaines de millions de victimes. Aujourd’hui, la France reste le pays de l’inaction sur la cause tibétaine, à l’opposé des opinions publiques mondiales.
Charles de Gaulle, Georges Pompidou, Alain Peyrefitte, et aujourd’hui Jean-Pierre Raffarin ou Nicolas Sarkozy… la France postgaullienne a perdu en prestige mais demeure constante dans sa servilité. Si les puissances occidentales ne sont pas toutes de la plus grande vertu à l’égard de Pékin, c’est de loin la diplomatie française qui s’évertue régulièrement à fr