Julian Assange n’a pas besoin de faire immédiatement ses valises. Il passera probablement Noël dans le manoir du Norfolk, prêté par un ami, où il est assigné à résidence depuis presque un an. Mais il devrait commencer à rassembler ses petites affaires. Le rejet, hier, par la Haute Cour de justice de Londres, de son appel contre la demande d’extradition de la Suède le rapproche un peu plus du royaume scandinave. La justice locale souhaite entendre le fondateur du site WikiLeaks sur des accusations de viols et d’agressions sexuelles sur deux jeunes femmes rencontrées en août 2010 lors d’un congrès de WikiLeaks à Stockholm. En moins de dix minutes, les deux juges britanniques ont balayé les arguments, essentiellement techniques, présentés par la défense d’Assange. Ils ont estimé que la demande d’extradition de la Suède était justifiée.
Ramassé sur son banc trop petit pour accueillir sa grande carcasse, Julian Assange, 40 ans, n'a pas bronché à l'énoncé du jugement. Se frayant un passage au milieu de la meute des journalistes, il est parti… boire un café avec son équipe. La superbe et le brin d'arrogance qui avaient caractérisé ses premières apparitions devant la justice britannique n'ont plus lieu d'être. Ses soutiens «glamour», comme Bianca Jagger ou Jemima Khan, ont disparu. L'aura de «martyr de la liberté d'expression» qu'il s'est employé à entretenir pendant des mois s'est singulièrement ternie. Le cheveu triste, Julian Assange a prononcé probablement la plus courte