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Libération
Récit

Brésil : Rousseff défie la corruption

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En cinq mois, la Présidente a congédié six ministres impliqués dans des affaires de détournement de fonds publics.
par Chantal Rayes, SAO PAULO, de notre correspondante
publié le 4 novembre 2011 à 0h00

A qui le tour ? La question est sur toutes les lèvres au Brésil, après la chute d'un sixième ministre en moins de cinq mois. Orlando Silva a dû démissionner, la semaine dernière, du portefeuille des Sports, poussé vers la sortie par la présidente Dilma Rousseff (Parti des travailleurs, PT), qui a succédé à Lula (2003-2010) au début de l'année. L'ex-ministre est accusé d'avoir trempé dans une affaire de détournement de fonds publics au profit de sa formation, le Parti communiste du Brésil (PCdoB). Il aurait reçu en mains propres des liasses d'argent, selon l'hebdomadaire Veja. Ces sommes étaient détournées du programme Segundo Tempo («deuxième mi-temps»), par lequel le ministère transfère des fonds à des ONG pour favoriser la pratique du sport dans les quartiers pauvres.

«Foyers». Achats fictifs ou surfacturés, associations bidon : les accusations ont été jugées suffisamment sérieuses par la Cour suprême pour justifier l'ouverture d'une enquête. Sur les six ministres limogés par Dilma Rousseff depuis le mois de juin, cinq (dont son ex-chef de cabinet) l'ont été pour malversations supposées. Ce coup de balai, qui a également visé quelque quarante-cinq fonctionnaires, a dopé la popularité de la Présidente. «Dilma ne fait que réagir a posteriori, au fur et à mesure que les affaires sont révélées par les médias, au lieu de prendre l'initiative d'enquêter sur les foyers connus de corruption, observe cependant le politologue Aldo Fornazier