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Libération

Chine : les Tibétains se livrent aux flammes

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Immolation . Une nonne bouddhiste s’est tuée hier pour protester contre la répression de Pékin.
publié le 4 novembre 2011 à 0h00

Cela ressemble de plus en plus au cri d’agonie de tout un peuple dans la nuit glaciale du Tibet. Hier, pour la onzième fois depuis le mois de mars, un membre du clergé bouddhiste tibétain s’est volontairement transformé en torche humaine pour hurler son désespoir face à l’oppression chinoise. Palden Choetso, une nonne bouddhiste de 35 ans, s’est immolée en milieu de journée à Ganzi, une préfecture tibétaine de la province du Sichuan.

Sacrifiés. Selon un député du Parlement tibétain en exil cité par le site d'information Phayul, elle est décédée de ses blessures peu après. Le monastère de Nyitso, où son corps a été exposé, a été cerné par la «police armée» chinoise, qui exige que les moines leur remettent son cadavre, sans doute par crainte que les Tibétains de la région viennent en foule lui rendre hommage. La semaine précédente, dans la même préfecture de Ganzi, un moine s'était arrosé d'essence puis enflammé. Huit lamas et une autre nonne se sont immolés depuis le mois de mars à Ganzi et dans la préfecture voisine d'Aba, siège du monastère rebelle de Kirti - où des centaines de moines ont été incarcérés depuis plusieurs mois.

Tous ces sacrifiés volontaires ont hurlé les mêmes slogans au moment de leur geste : «Liberté pour le Tibet» et «Retour du dalaï-lama» - le chef spirituel du bouddhisme tibétain. Le «pape» du Tibet réside aujourd'hui en Inde, où il s'est enfui en 1959. En octobre, Pékin a accusé cet apôtre de la non-violence d'être un