Ne dites surtout pas à Camila Vallejo qu’elle est jolie. D’abord, c’est une évidence. Ensuite, elle est là pour parler de sujets autrement plus sérieux : la crise de l’éducation au Chili, les méfaits du néolibéralisme, l’intransigeance du gouvernement… Camila Vallejo, la «pasionaria» du mouvement étudiant chilien, n’aime guère le badinage. Elle préfère discuter politique et stratégie.
Apparue sur la scène publique au début du mouvement, en mai, Camila Vallejo, étudiante en géographie, est vite devenue la leader charismatique des étudiants chiliens révoltés contre une éducation largement privatisée, très chère et qui, d’assez mauvais niveau, ne permet même pas de décrocher un emploi. Bonne oratrice - et très photogénique -, elle est une politique avisée, issue des Jeunesses communistes, et une dure négociatrice qui rejette sans appel les concessions, mineures selon elle, du président Sebastián Piñera.
Aujourd’hui, Camila Vallejo, parfois surnommée «la Che Guevara» du Chili, est en outre l’une des personnalités les plus populaires du pays. A Santiago, on l’arrête dans la rue pour la photographier. Les journalistes font la queue pour l’interviewer. Et sur la Toile, des admirateurs lui dédient des odes. A 23 ans, elle symbolise une jeunesse rebelle et décomplexée qui n’a pas connu la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990) - elle avait 2 ans à son départ -, et qui renoue avec une tradition de lutte après deux décennies d’alternance politique sans grand enjeu.
Mi-octobre, à la tête