Des fumées dans le ciel de Homs où tonne le canon. «Voilà l'arrêt des violences sur lequel s'est engagé le régime syrien !» Ce commentaire, qui accompagnait la vidéo diffusée mercredi soir, une heure après l'annonce d'un accord sur le plan de la Ligue arabe pour une sortie de crise, n'est qu'un exemple du scepticisme largement partagé par les Syriens.
Sur le terrain comme parmi les opposants intervenant sur les chaînes d'information, l'acceptation par Damas de l'initiative arabe était clairement perçue comme une nouvelle manipulation du régime de Bachar al-Assad. Celui-ci, après avoir entretenu le suspense pendant quarante-huit heures et joué la guerre des nerfs, a créé la surprise en acceptant «sans réserve» un plan qui, s'il était véritablement appliqué, signerait sa défaite. Arrêt total des violences, retrait de toutes les forces armées des villes, libération des prisonniers politiques et surtout autorisation des organisations de la Ligue arabe et des médias arabes et internationaux à circuler librement pour constater la réalité de la situation.
Sur le terrain, les quatre premières exigences stipulées par l'accord paraissent utopiques. «Tout le monde a rigolé en disant : "Nous allons envahir les rues dès demain", confirme par téléphone un proche du mouvement de contestation à Damas. La mise en application des termes de l'initiative arabe et rien que le retrait de forces de sécurité signifierait des centaines de milliers de manifestants dans to