Longtemps, il fut surnommé avec une affection mêlée de condescendance «Yorgakis», le petit Georges, en référence à son grand-père, homme politique de premier plan des années 60 dont il porte le prénom. Héritier d'une grande dynastie politique grecque, le fils d'Andréas Papandréou (le très charismatique fondateur et leader du Pasok, qui fut Premier ministre pendant presque douze ans) avait finalement réussi, après deux échecs électoraux en 2004 et 2007, à remporter les élections générales d'octobre 2009 en promettant «une Grèce meilleure et plus juste». Quelques mois plus tard, il fut rattrapé par l'explosion de la dette avant de sombrer dans des abîmes d'impopularité.
Il est à nouveau «Georges le petit» ou Jeffrey, comme éructent nombre de Grecs en ricanant sur le prénom américain de ce Premier ministre né il y a cinquante-neuf ans dans le Minnesota. Honnête homme dépassé par les événements, il s'est finalement fracassé sur un projet de référendum, ultime coup de poker raté et en même temps acte de conviction. «L'heure est venue pour le citoyen de répondre de manière responsable avec son bulletin de vote», avait annoncé, lundi soir, ce sociologue formé à Harvard et en Suède qui a toujours cru à l'Etat de droit et à une certaine idée de la démocratie. L'effet fut le contraire de celui escompté, achevant de lui faire perdre toute crédibilité vis-à-vis des Européens et dans son propre pays.
Pirouette du destin.«Andréas Papandréou avait pris