«Nous autres, les Grecs, avons peut-être besoin de frôler la mort pour nous sentir vivants», analysait il y a quelques jours l'éditorialiste du grand quotidien conservateur Kathimerini en évoquant les dernières turbulences qui secouent la Grèce. Ce week-end, il n'y avait même plus de pilote dans l'avion, alors que, pour éviter le crash, le pays était suspendu à la conclusion d'un arrangement entre les deux principales forces politiques. Un communiqué de la présidence a finalement annoncé hier soir qu'un «accord» a été trouvé entre les deux principaux partis pour la «formation d'un nouveau gouvernement qui ne sera pas dirigé par l'actuel Premier ministre, Georges Papandréou».Ce dernier avait obtenu de justesse un vote de confiance des députés vendredi soir. Contesté jusque dans les rangs de son parti, le Pasok, le Premier ministre socialiste avait négocié le ralliement de ses troupes à ce vote en échange de sa démission et de la formation d'un gouvernement de coalition avec les conservateurs de la Nouvelle Démocratie.
Après deux ans de politique d'austérité sans précédent, le parti socialiste grec était de toute façon plus divisé que jamais. «Papandréou n'a pas su tuer le père : dénoncer avec force un Etat populiste et clientéliste dont son propre père, Andréas, avait fait le fondement de sa politique, comme d'ailleurs les leaders de droite après lui. Il a pris quelques mesures courageuses, mais l'essentiel de la politique d'austérité a