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Libération

L’armée colombienne se paye la tête des Farc

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Bogotá . Chef de la guérilla depuis 2008, Alfonso Cano a été abattu vendredi, après des mois de poursuite.
publié le 7 novembre 2011 à 0h00

Le président colombien, Juan Manuel Santos, en aurait eu «les larmes aux yeux». Son plaisir était difficilement dissimulable après la mort d'Alfonso Cano, chef des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), survenue vendredi soir. C'est le plus gros coup jamais porté à cette guérilla d'extrême gauche vieille de bientôt cinquante ans.

Cano, âgé de 63 ans, est tombé après des mois de poursuite, de bombardements et d'espionnage dans les cordillères du centre ouest du pays. D'abord chassé d'un canyon qui lui avait longtemps servi de refuge naturel, privé de ses seconds au gré des avancées de l'armée, le commandant s'était résolu à se raser la barbe pour tenter d'échapper aux militaires avec une garde réduite d'une douzaine d'hommes. L'aventure a pris fin vendredi, avec le débarquement, en matinée, de troupes d'élite près d'un hameau montagnard de la région de Cauca. Après une journée de combats intermittents et de ratissage patient, un soldat voyait dans son viseur nocturne une silhouette sortir d'un fourré. L'homme aurait couru, sorti un pistolet, puis se serait effondré, frappé par une rafale de fusil-mitrailleur. «C'est la cible», informait le commando quelques minutes plus tard, selon le récit d'un des combattants au quotidien El Tiempo.

Discipliné. Alfonso Cano, Guillermo León Sáenz dans le civil, avait rejoint les rangs des Farc au début des années 80. Issu d'une famille conservatrice de la capitale, Bogotá, il s'était init