Les mots ont de l'importance, surtout dans un pays qui s'enorgueillit d'une langue millénaire. C'est donc un gouvernement «élargi», et non d'union nationale, pour une période de «transition», jusqu'aux élections anticipées annoncées pour le 19 février, qui va «gérer» la Grèce en se limitant à certaines décisions néanmoins cruciales pour l'avenir du pays. Tel est l'accord auquel ont abouti les deux principaux partis politiques grecs qui tentaient hier de finaliser le casting de la nouvelle équipe gouvernementale, après la démission officialisée dimanche du Premier ministre socialiste, Georges Papandréou.
Historique. Dans un pays fortement bipolarisé, un gouvernement de coalition parrainé par les socialistes du Pasok et les conservateurs de la Nouvelle Démocratie est un événement historique. Certes en 1989, le pays avait été dirigé par un gouvernement d'union nationale entre deux élections. «Mais à l'époque, c'était un gouvernement sans agenda précis, alors que cette fois-ci la nouvelle équipe devra prendre des mesures importantes», souligne le journaliste Dimitri Tsiodras, rappelant que «le gouvernement de 1989 avait laissé un très mauvais souvenir pour avoir négocié la moindre décision entre des partis, obsédés par les élections».
La situation sera-t-elle différente ? Le scrutin anticipé est une concession accordée à Antonis Samaras, le leader de la Nouvelle Démocratie, mais sa tenue en février et non dans quelques semaines,