La révolte grecque face aux mesures d’austérité, en particulier face aux réductions des salaires et des retraites, nous rappelle une autre époque, celle des programmes d’ajustement structurels conduits dans la zone franc au cours des années 1980 et au début des années 1990. Dans les deux cas, une monnaie surévaluée et une mauvaise gouvernance économique ont conduit à une grave perte de compétitivité, des déficits des balances des paiements et une dramatique crise des finances publiques. Dans les deux cas, la tentative de résoudre le problème par un ajustement en termes réels, c’est-à-dire sans recours à la dévaluation de la monnaie, par une compression des salaires réels, des mesures d’austérité draconiennes et des transferts financiers apparemment généreux mais finalement insuffisants, a conduit à une impasse économique, financière et surtout politique. Dans les deux cas, un groupe de technocrates, largement coupés des réalités est aux commandes.
Impasse économique car le fond du problème, à savoir la grave perte de compétitivité de l'économie n'est pas traitée avec suffisamment de vigueur, car c'est tout simplement impossible. On ne peut pas, surtout dans un système démocratique, réduire de moitié les salaires nominaux. Impasse financière, car si l'on en croit le rapport confidentiel du FMI et de la Banque centrale européenne (BCE) cité dans The Economist, la récession provoquée par la politique d'ajustement menée en Grèce, qui entraîne déjà une chute du PIB de l'o